Il fait la pluie et le beau temps aux États-Unis. Le Credit score est certainement le nombre le plus important chez l’Oncle Sam. Chacune de ses variations a des répercussions au quotidien dans la vie des citoyens américains. En Europe, il commence à faire des émules et cette idée pourrait bien finir par faire son chemin en France.
Comment ça marche ? Quel est son intérêt ? Est-il transposable en France ? MyProjetimmo vous dit tout sur cet élément-clef du fonctionnement bancaire outre-Atlantique.
Credit score, what is it?
Le credit score est rapidement devenu la colonne vertébrale du système bancaire américain dans l’après-guerre. Les GI de retour au pays après plusieurs mois voire plusieurs années sur les différents théâtres d’opérations, reviennent sans un sou en poche. Il apparait rapidement un modèle de notation qui aura pour vocation d’évaluer leur solidité financière.
Au fil des décennies la pratique du credit score s’est répandue à l’ensemble de la société bancaire américaine au point d’en devenir un pilier. Chaque Américain possédant un numéro de sécurité sociale, se retrouve avec une note affectée. Trois entreprises sont chargées de fournir ces notes Equifax, Experian et TransUnion. Elles vont de 300 à 850, 850 étant la meilleure note possible. Elles utilisent les données fournies par la société FICO recensant votre historique de crédit et chacune de vos actions sur vos comptes va construire votre notation à partir de ce moment-là.
Comment est construite cette note ?
Le Credit score est utilisé par les différents organismes bancaires mais aussi par les bailleurs afin d’en savoir plus sur la solidité financière des potentiels locataires.
Représentant 35%, l’historique de crédit est l’élément majeur dans la construction de la note. Si un crédit est remboursé en temps la note n’en sera que meilleure. À l’inverse en cas de retard de paiement elle sera dégradée et l’obtention d’un nouveau crédit à un taux avantageux apparaîtra plus complexe. Un crédit automobile est l’idéal pour tirer sa note vers le haut.
Le montant dû désigne quant à lui le solde du crédit à un instant T. Il se calcule par rapport à la capacité à emprunter. Si une personne peut supporter un nouvel emprunt, sa note en sera réhaussée.
La durée des antécédents en matière de crédit influe sur 15% de la note. Plus l’historique de crédit est riche, meilleure sera la note. La masse de données étant plus importante cela est plus représentatif du profil financier de la personne.
Enfin un portefeuille varié est un indicateur positif alors que dans le même temps multiplier les demandes de cartes de crédits ou emprunts est considéré comme une situation à risque.
Est-ce transposable à l’Europe ?
Certains pays Européens ont déjà adopté le Credit score à leurs habitudes quotidiennes. Au Royaume-Uni, les 3 mêmes agences qu’aux Etats-Unis fournissent les notes qui seront utilisées pour l’obtention d’un crédit. Mais aussi, en Allemagne l’indice SCHUFA qui informe sur votre solvabilité est utilisé par près de 90% des Allemands. Ce document est régulièrement demandé par les bailleurs pour se prémunir contre les défauts de paiement. Au sein de l’Europe les évolutions sont très lentes. Chaque pays possède sa constitution et donc une vision des libertés individuelles qui lui est propre. Le développement du Credit score en Europe passera obligatoirement par un changement des textes de lois mais avant tout des mentalités. Et pourtant, il existe un intérêt majeur à travers cet outil : construire une note représentative d’une situation financière afin d’accélérer les démarches.
Un avenir en France ?
La France avance difficilement sur le sujet. Récemment, il y a eu de timides poussées politiques. En 2014, la loi consommation Hamon prévoyait un registre des crédits détenus par les particuliers. Ce dispositif fut censuré de « Fichier positif » par le Conseil Constitutionnel, estimant que l’objectif était louable mais que la présence importante de données à caractère personnel représentait un risque. En effet, ce fichier pourrait à terme être utilisé à des fins commerciales. Un exemple illustre cette conclusion, en Allemagne SCHUFA est une entreprise privée en situation de monopole et facture 29,95 € pour l’obtention d’une note. Cette situation est difficilement transposable à la France.
Emmanuel Macron lors de son passage au ministère de l’économie avait également proposé la mise en place d’un système de scoring dans le cadre de son projet de loi Noé (Nouvelles opportunités économiques) qui fut enterré par l’exécutif en Janvier 2016.
Bien qu’Emmanuel Macron soit devenu Président de la République, nous ne discernons aucun frémissement de la part du gouvernement ou de la majorité allant dans ce sens-là. Le fait de centraliser les données bancaires des Français dans un fichier semble être compliqué à faire passer auprès du grand public. Le dossier étant sensible, il parait peu probable d’apercevoir un mouvement avant l’élection Présidentielle de 2022.
Néanmoins, les banques utilisent déjà des indicateurs se rapprochant du credit score pour analyser la situation financière de leur client. Par exemple, BNP Paribas utilise le logiciel de la start-up MondoBrain comme outil décisionnel. Ce logiciel compile des données et en résulte un avis positif ou négatif sur les demandes de prêt. Le Credit score à la française n’est donc peut-être pas si utopique.